Phil Jackson--Un coach, Onze titres NBA by Phil Jackson

Auteur:Phil Jackson
La langue: eng
Format: epub
Tags: Phil Jackson, Manager Basketball, Basketball, Basket, NBA, Lakers, Rodman, Kobe Bryant, Michael Jordan, Shaquille O'Neal, Magic Johnson, Scottie Pippen, Bague NBA, Onze Titres NBA
Éditeur: Talent Sport
Publié: 2014-05-12T14:44:40+00:00

LA DERNIÈRE DANSE

Quand les modèles se brisent,

de nouveaux mondes émergent.

Tuli Kupferberg

Quand j’évoluais chez les Knicks, Dave DeBusschere m’avait donné une leçon importante. En 1971-72, les Knicks avaient recruté Jerry Lucas pour seconder Willis Reed, qui avait enduré plusieurs blessures. Jerry était un ailier fort-pivot polyvalent de 2,03 mètres, très bon rebondeur, un pro de la passe avec un joli tir extérieur. Dave n’avait pas une très haute opinion de Jerry avant qu’il n’arrive. Il pensait que c’était un excentrique égoïste, plus soucieux de soigner ses statistiques aux points et aux rebonds que de gagner des matches. Mais quand Lucas rejoignit les Knicks, Dave trouva un moyen de travailler avec lui. Quand je lui ai demandé comment il avait pu changer aussi rapidement, il répondit : « Je ne vais pas laisser mes sentiments personnels entraver la marche en avant de l’équipe. »

Pendant les deux dernières années de mon séjour chez les Bulls, c’est le sentiment que j’ai éprouvé à l’égard de Jerry Krause. Même si nous étions différents, je respectais son intelligence dans le basket et j’avais apprécié de travailler avec lui sur la construction d’équipes championnes. Mais notre relation s’est lentement détériorée après notre désaccord sur le cas Johnny Bach trois ans plus tôt. De plus, nos discussions concernant mon contrat sont arrivées dans une impasse pendant la saison 1996-97. Comme dans beaucoup de relations, nous avions tous les deux contribué à cette détérioration. J’étais guidé par le besoin de protéger l’intimité et l’autonomie de l’équipe à tout prix alors que Jerry essayait désespérément de reprendre le contrôle de notre organisation. Ce type de conflit n’est pas inhabituel dans le monde du sport mais, malheureusement pour nous, nos différences de vue étaient largement étalées en public.

Quand je regarde en arrière, je pense que ma querelle avec Jerry m’a appris des choses sur moi-même que je n’aurais pu apprendre autrement. Le dalaï-lama appelle cela « le cadeau de l’ennemi ». D’un point de vue bouddhiste, se battre avec ses ennemis peut aider à développer la compassion et la tolérance envers autrui. « Pour pratiquer avec les accents de la sincérité et développer votre patience, dit-il, vous avez besoin de quelqu’un qui vous blesse délibérément. En effet, ces personnes nous offrent de réelles opportunités d’expérimenter ces choses-là. Elles testent nos forces intérieures d’une façon que même notre gourou ne peut pas faire. »

Je ne nommerais pas exactement Jerry mon « ennemi ». Mais notre conflit a certainement testé mes forces intérieures. Jerry et moi étions en accord sur la plupart des questions relatives au basket mais nous avions des points de vue opposés sur la manière de gérer les hommes. J’essayais d’être aussi ouvert et transparent que possible ; Jerry avait tendance à être fermé et secret. En un certain sens, il était victime du système ; il est difficile de faire de bonnes affaires en NBA sans être prudent dans le partage des informations. Mais Jerry n’était pas un très grand communicant. Lorsqu’il parlait aux joueurs, il apparaissait souvent faux ou, pire, hypocrite.

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